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Réforme de l’aide sociale
Charest, pis Jérôme-Forget, dans leur croisade contre à peu près tout ce qui existe au niveau social, se sont arrangéEs au passage pour appauvrir davantage les assistéEs sociaux. Pour y arriver, ils ont commandé à leur ami Béchard un " beau " projet de loi pour réformer l'aide sociale, dans le cadre de leur " Plan de lutte contre les pauvres ". Quoi de mieux pour remplir les coffres de l'État que d'aller couper les maigres revenus des plus pauvres. Ce projet de loi nommé Projet de loi 57, Loi sur l'aide aux personnes et aux familles rend à priori les personnes assistées sociales responsables de leur pauvreté. Ainsi, comme Béchard le dit si bien lui-même, " Nous voulons valoriser et nous assurer qu'il sera, au Québec, toujours plus avantageux d'être actif que d'être inactif. Voici notre philosophie… " 1, et pour atteindre notre objectif, nous allons nous assurer que les assistés sociaux crèvent de faim, pourrait-t-on ajouter à ses dires.
Privatiser l’aide publique
Jamais à l'intérieur de ce projet de loi, il ne sera fait allusion que le marché du travail est en pleine crise et que les emplois permanents avec de bons salaires et de bonnes conditions de travail sont maintenant choses du passé. Il est beaucoup plus facile de mettre le tout sur le dos des individus. De toute façon, c'est ce dont un État capitaliste a besoin pour se maintenir, une main- d'œuvre bon marché non-syndiquée et non-couverte par les normes minimales du travail. Nous assistons à la fin de l'aide sociale (qui avait déjà commencée sous le PQ) , et au retour à la charité. Autrefois, nous pouvions dire que la charité était publique, maintenant on s'en va vers une charité "privée". L'État subventionne la moitié du salaire d'unE assistéE sociale et l'entreprise privée paie le reste. Ainsi, les entreprises ont accès à une main-d'œuvre à bon marché qu'ils peuvent exploiter à fond puisque celle-ci n'a dans les faits aucun droit et recours pour se défendre. C'est l'esclavage moderne et les premiers à en faire les frais sont les chômeurs-EUSES, les assistéEs sociales et les immigrantEs. Cet état de fait a en plus l'avantage pour les patrons d'entreprise de faire des pressions à la baisse sur les conditions de travail du personnel effectuant le même travail, celui-ci étant syndiqué et ayant le double du salaire.
Les bons et les méchants
Dans cette fameuse réforme, la logique du bon et du mauvais pauvre et du " si on veut, on peut " prédomine. L'État donnera une pleine indexation (un gros 2% par année) à ceux et celles qui se plieront à ses exigences en s'enrôlant dans la spirale sans fin des programmes d'employabilité et pour ceux et celles qui voudrait y résister, ils n'auront qu'une indexation partielle de leur chèque, l'équivalent de la moitié, soit un gros 1%. Ils et elles pourraient aussi se faire couper les prestations spéciales (les lunettes et les soins dentaires), si elles et ils refusent de se soumettre au travail obligatoire (workfare = Work for welfare, travaille pour ton chèque). Il y aurait désormais quatre catégories d'assistéEs sociales, avec un programme pour chacune d'entre elles. Pour certaines d'entre elles, il nous sera impossible d'aller en révision ou en appel sur une décision qui est défavorable. Il y a donc une perte des droits et recours des assistéEs sociaux somme toute déjà très limités avec la loi actuelle.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le sujet, entre autres le fait que dans la nouvelle loi, il n'y a aucune prestation de base garantie. De plus, il y a la question de la saisissabilité du chèque d’aide sociale pour le paiement du loyer, une mesure fortement mise de l'avant par des associations de propriétaires réactionnaires. Cette disposition était déjà dans la loi mise en place sous le PQ, mais elle n'a jamais été appliquée. C'est d'autant plus ridicule que 95% des assistéEs sociales sont de bons payeurs contrairement à ce qu'on aimerait nous faire croire. Et même si ils et elles étaient de mauvaises payeuses, la question qu'il faut se poser, c'est pourquoi les gens n'arrivent plus à payer leur logement ? En résumé, par ce projet de loi, nous avons tout à y perdre et rien à y gagner. Nous n'en sortiront que plus pauvres de ce " plan de lutte à la pauvreté et à la solidarité sociale " (Béchard)2 .
1Citation de Béchard tirée telle quelle du journal des débats de la commission des affaires sociales lors de la consultation générale sur le projet de loi nº57-Loi sur l'aide aux personnes et aux familles.
2 Ibid
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