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Les GUERRIERES et les GUERRIERS du DIMANCHE
Il n'y a de ça pas tellement longtemps, vers la fin de l'automne 2003, on croyait le Québec pratiquement au bord de la guerre civile. Les comités de citoyens, les groupes communautaires, les associations étudiantes et, surtout, les syndicats ouvriers, promettaient de livrer la guerre au gouvernement Charest. En décembre 2003, on avait une manifestation ou une occupation pratiquement à chaque jour; au 1er mai 2004, plus de 100 000 personnes manifestaient contre le Parti Libéral pour le traditionnel défilé de la journée des travailleuses et travailleurs. À l'époque, on nous disait ça passe ou ça casse; si les projets des libéraux étaient adoptés ça serait la " guerre nucléaire " et on promettait de se battre " comme des cochons ". Or, il semble que le navire libéral vogue sans même tanguer sur la mer de la contestation sociale québécoise. Que s'est-il donc passé?
Il appert qu'aujourd'hui, au plus fort de la période qu'on considère habituellement comme la " rentrée sociale ", il ne se passe pratiquement rien. Que font donc tous ces guerriers qui avaient supposément déterré la hache de guerre? Il semblerait qu'au bout du compte, ce sont encore des bêtes histoires de fric qui ont ramené tout le monde sur le plancher des vaches et qu'il y a pas mal de groupes qui ont arrêté de mordre la main par peur d'arrêter d'être nourris. Suite à l'adoption de la loi 30, notamment, les syndicats sont désormais en guerre ouverte les uns contre les autres pour savoir qui arrachera des gains suite à la fusion des établissements de santé. On murmure entre les branches que la CSN pourrait perdre des dizaines des milliers de membres. Sachant cela, la campagne de publicité de la centrale où l'on explique que la solidarité peut déplacer des montagnes prend un tout autre sens. Est-ce la montagne de cotisations assurées que la CSN craint de voir déplacer au profit de ses concurrents? Comprenons-nous bien, nous ne sommes absolument pas en faveur des projets de Charest visant à casser le moins pire des syndicats réformistes (la CSN). Sauf qu'il est des plus déprimants de voir que la plus grosse guerre que livrent les centrales présentement est la traditionnelle lutte pour le maraudage et qu'elles sont tous autant qu'elles sont tombées dans le panneau du gouvernement, pourtant visible à 100 miles à l'heure. C'est à se demander si les syndicats ne sont pas davantage préoccupés par leur compte en banque que par la réalité des travailleuses et travailleurs dans leur ensemble et la nécessaire unité face à un ennemi commun déterminé.
Du coté du mouvement communautaire, on ne peut pas dire que c'est tellement mieux. Déjà que la participation " citoyenne " aux mobilisations de l'automne ou du 1er mai était faible, on dirait qu'elle est maintenant dans le coma. Tout débordés qu'ils sont par la sous-traitance des services publics et le bourbier de l'économie sociale, les groupes communautaires ne trouvent même plus le temps de réfléchir au sens qu'ils devraient donner à leur lutte quand ils essaient encore d'en mener une. Les projets de profilage régional et de réingénierie de l'État risquent de sonner la mort de plusieurs groupes sans que personne à part les quelques utilisateurs-trices d'un obscur comptoir de service à bon marché ne s'en aperçoivent. Si on s'entend pour dire que la volonté libérale de fusionner des groupes ou d'en fermer certains aura des conséquences graves en certains endroits, la réaction de bien des permanences d'organismes en dit long sur leur degré de dépendance face à l'État. L'habitude de faire des courbettes année après année pour des subventions a fini par faire perdre à plusieurs leur mission fondamentale, qui inclue de s'organiser en dehors des programmes de l'État afin de mieux combattre celui-ci. Plus que jamais, l'heure est à l'autonomie, à la combativité et à la réplique sociale. Faudra-t-il d'autres coup de pied au cul de ce gouvernement pour réveiller les troupes?
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