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Collectif travaillant sur l'Amérique Latine et contre la ZLÉA |
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Cette semaine, Montréal est envahis par l'élite réactionnaire du Canada. En effet, quelques milliers de fanatiques sont ici afin de participer au congrès de fondation du Parti conservateur du Canada les 17, 18 et 19 mars 2005 au Palais des Congrès. Selon leurs propres dires, de nombreux " débats moraux " seront à l'ordre du jour : avortement, équité salariale, mariage homosexuel, anti-bilinguisme, suicide assisté, plus grande criminalisation des mineurs en infractions, peine de mort, etc. Un sacré rendez-vous de langues sales !
Le Parti conservateur du Canada est le rejeton de la fusion des renégats Parti progressiste conservateur et Alliance canadienne survenue à l'automne 2003. Les élections du printemps ont empêché le nouveau parti de tenir son congrès officiel de fondation. L'événement est donc majeur et c'est plusieurs milliers de personnes qui vont ainsi venir discuter des positions capitalistes habituelles, genre baisses d'impôts, coupures dans les programmes sociaux et déréglementations aux profits des grandes entreprises. À cela, il faut ajouter l'asservissement des conservateurs canadiens à la droite américaine et leur velléité en faveur de l'augmentation des budgets militaires et de la folie du bouclier antimissile.
L'union des forces conservatrices de tout le pays et le choix d'un chef charismatique ont mis au monde un nouveau parti qui a aujourd'hui le vent dans les voiles. Le Parti conservateur donne des frissons, mais il faut surtout comprendre que c'est lui qui dicte maintenant l'agenda politique au Canada. Les 3 autres grands partis de la scène fédérale, incluant le Bloc québécois, sont à la remorque du Parti conservateur. Ils ne cherchent nullement à se démarquer sur la gauche mais bien à ne pas se laisser voler des votes par les conservateurs. D'ailleurs, les bonnes amitiés entre Gilles Duceppe et Stephen Harper sont de plus en plus mises en lumière.
Les perspectives sont bien réelles de voir le Parti conservateur diriger le Canada dans 12 ou 18 mois. Pour cela, le choix de tenir leur congrès de fondation à Montréal n'est pas désintéressé. Ils visent à refaire leur base militante au Québec via l'Action démocratique, l'aile droite du Bloc québécois et les anciens conservateurs maintenant égarés de l'ère Mulroney. Ainsi, ils pourraient très vraisemblablement reprendre une douzaine de sièges au Québec et devenir majoritaire à la Chambre des communes. Tous les partis politiques bourgeois nous répugnent mais on ne peut rester insensible à l'effet nauséabond que provoque ce ramassis de crapules du nouveau (sic) Parti conservateur.
Cette montée de la droite est internationale : au premier rang des droits sociaux sous attaque se trouve le droit des femmes. Tout d'abord par la remise en question du droit fondamental à la contraception et à l'avortement, mais plus subtilement par l'intensification de politiques et de propagande natalistes contraignant les individus à un modèle hétérosexuel archaïque. Ce parti ce fait l'ennemi de l'évolution des rôles sexuels, évolution vitale pour les femmes et aussi pour les hommes.
Cette rencontre de croupions réactionnaires survient 10 ans après la visite du groupe religieux fondamentaliste américain, Human life international à Montréal. Une importante campagne d'éducation populaire et de mobilisation avait alors mis sur la table les enjeux de ce genre de courant de droite. Sur une base de gauche, contre l'homophobie, le racisme, l'intégrisme religieux et l'oppression contre les femmes, une manifestation de plus de 3 000 personnes les avaient accueillis comme il se doit. Les médias disaient alors que nous leur donnions trop d'importance. L'avancée des fondamentalistes religieux dans la politique américaine ne fait maintenant plus rire personne
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